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3 mai 2011

Trail des Citadelles, le compte rendu.

affiche2011

Samedi 23 avril.

Ce samedi, nous prenons la route pour Lavelanet et si le temps est dégagé sur la Gironde et le Lot et Garonne, plus nous approchons du but et plus le ciel est menaçant. Une première grosse averse nous cueille aux abords de Toulouse et quand nous arrivons à Lavelanet, ce sont des trombes d'eau qui nous accueillent.

Décidément la tradition sera respectée et quoi qu'il arrive demain les sentiers seront gras.

Nous nous rendons donc retirer nos dossards avec Jean Bernard dans la salle communale. L'organisation est rodée, on connaît bien les lieux, nous allons donc assez vite prendre le dossier d'inscription, le traditionnel buff (encore très sympa au niveau graphique cette année), les tickets repas et bières pour le lendemain.

Nous sautons dans la voiture pour rejoindre la Taillade de Montségur à Fougax et Barrineuf. Un rapide bonjour à Jocelyne et Boris, je récupère les clés du chalet, c'est le même que pour le dernier stage et nous nous installons.

Je me rends vite compte qu'il y a quelques coureurs qui sont arrivés dans le village, les paires de chaussures de trail, camelback et autres bâtons sont alignés sur les terrasses comme  les motos sur un paddock de bol d'or.

Je me change rapidement et part faire un petit décrassage le long de l'Hers, histoire de voir l'état des sols en sous-bois et de régler le serrage du sac à dos. Je charge le sac prêt à partir dans la configuration du départ de demain matin avec tout le ravitaillement de départ.

Demain je serais autonôme, comme Jean Bernard part une heure et demie après moi, je n'aurais pas d'assistance sur les ravitaillements. J'ai donc prévu en conséquence et privilégié un certain confort.

Je m'élance donc pour une vingtaine de minutes depuis le village, passé le moulin, je vois vite que les sous-bois ont bien était dégradés par les fortes pluies de la journée. Là où il y a 15 jours c'était bien sec, la boue est désormais présente. Je me dis donc que même si les passages en altitude devraient être moins glissants, les sous-bois seront gras. Cela me permet de choisir les chaussures, je prends l'option Pegasus trail en version goretex. Je privilégie le confort et l'étanchéité pour limiter les risques d'échauffement.

Je rentre au village faire quelques ligne droites et m'étirer.

La soirée s'annonce difficile, mon petit garçon est malade et il ne va presque pas dormir de la nuit et du coup nous non plus.

2010_40km_plan_g

Dimanche 24 avril.

Réveil 6 heures, la nuit a été agitée. Je me sens un peu fatigué mais bon, j'ai envie d'y aller. Loïs n'est vraiment pas bien et il ne veut pas que je m'en aille, la séparation est difficile. Un rapide petit déjeuner, je vérifie une dernière fois les affaires et on part pour Lavelanet. Estelle me pose au départ, je m'échauffe un petit peu, active ma puce et vais me placer sur la ligne de départ. Michel nous fait son briefing. Il nous annonce que la météo va être bonne que seul Montségur est dans la brume mais que ça devrait se lever assez vite et que si certains passages sont gras, on ne devrait pas avoir la pluie.

Je pars donc avec le t-shirt et les manchettes, je garde le coupe vent ultralight dans le sac à dos.

8h00 pile, le départ est donné avec la traditionnel musique des Citadelles composée par Yvan, le frère de Michel dont je vous invite à visiter le blog : http://yvan11.over-blog.com/ , un traileur musicien ou un musicien traileur de talent.

Le départ est rapide, je suis surpris car je ne vois pas de différence avec le 20km, ça part très vite. Je me répète que je dois rester prudent et de bien gérer cette première montée jusqu'à Montségur.

Je pars donc assez tranquillement en jetant un oeil de temps en temps sur le cardio, je me situe aux alentours de la vingtième place, c'est assez étalé mais relativement groupé et il y a peu d'écarts avec la tête de course.

Sur cette partie qui va nous amener vers la forêt en dessous des crêtes de Madoual, je me contente de courir tranquillement en me plaçant devant sur les single tracks pour maîtriser mon allure.

Nous arrivons très vite dans la forêt. Je sais que si jusqu'à présent nous avons couru, il va bientôt falloir marcher. Après la petite portion de route, je reconnais le chemin le long du champ qui rentre dans la forêt. Premier virage à droite et premier lacet : c'est parti, maintenant c'est raide et on va alterner marche et course jusqu'aux crêtes.

On commence à s'étaler un peu, les écarts se font, je décide de me concentrer sur mes sensations qui ne sont pas terribles pour l'instant mais bon, ça fait 30 minutes que nous sommes partis et il reste plus de 4 heures, il va s'en passer des choses. Je me dis qu'on fera le point à Montségur et que l'avantage de cette montée en aller-retour va me permettre de me situer.

Au gré des passages, je me fais doubler ou double certains concurrents qui semblent déjà dans le dur. Je me dis que si c'est déjà très difficile dans la montée de Montségur, la journée risque d'être longue pour eux. Mais certains coureurs se dépouillent pour garder leur place. Je me dis que peut être que je gère trop...

On arrive sur les crêtes et je relance un peu, je passe les ruines de Péchiquelle et je revois les cairns que j'ai pris en photos pour le stage, je me souviens de ce passage en balade avec ma soeur il y a 15 jours. Un bon moment qui donne de l'énergie. Je retrouve plus loin le chemin pavé et je me souviens de la séance photo avec Arno durant le stage, un autre bon moment. J'aime bien cette partie avant de sortir un col du tremblement au pied du pog et je commence à bien la maîtriser. Je sais qu'on va déboucher à la sortie de la forêt et qu'il va y avoir du monde mais cette année je n'ai pas de supporters, ils sont encore en bas pour le départ du 20km.

Je débouche au pied de la montée du château, il y a beaucoup de monde, c'est l'ambiance tour de France. Des rangées de spectateurs sur le chemin qui mène à la stèle, une grosse ambiance comparable au sommet du Mondarrain sur les crêtes d'Espelette. J'en profite pour prendre un gel et attaque la montée en marchant à bonne allure.

 Ça fait 53 minutes que je suis parti. Je me dis que je vais en profiter pour faire un point sur les places. Je croise le premier à hauteur du virage qui surplombe le village de Montségur. Les 5 premiers sont espacés de quelques secondes, je croise 9 coureurs avant de rentrer dans le château, vu que j'ai un groupe devant moi, je me dis que je dois être encore dans les 20 premiers et que les écarts ne sont pas très importants, je ne dois pas être à plus de 5 minutes de l'homme de tête.

La vue est bouchée en haut du pog, je ne m'attarde pas et me lance dans la descente prudemment. Je cherche à économiser mes quadriceps car pour une fois ce n'est pas l'arrivée en bas pour moi cette année mais il va falloir remonter et je sais que j'ai encore du mal sur ces enchaînements.

Je laisse passer quelques concurrents plus pressés et je me retrouve vite en bas du château. Je regarde ma montre : 1h08', il ma fallu 15 minutes pour faire la montée et la descente. Cela me semble pas mal surtout que j'ai eu l'impression d'en garder.

Je reprends le chemin "relativement plat" qui mène à la route et pour la première fois je découvre le petit sentier qui plonge vers Montferrier. Chemin tracé de toutes pièces au début, il reprend vite un beau chemin forestier qui longe la rivière en descendant. C'est une légère descente et il faut courir, on ne peut pas se laisser descendre. Seul un coureur revient sur moi, je ne vois personne derrière et personne devant. Il semble descendre plus vite que moi mais au moment où il s'apprète à ma passer, je l'entend crier. Je m'arrête aussitôt et lui demande si ça va. Il me dit qu'il s'estfait une petite entorse mais qu'il est habitué. Je lui dit de rester avec moi que le ravitaillement n'est qu'à 3 kms et qu'il pourra se faire soigner là bas.

Je fais donc la trace jusqu'à Montferrier mais il me semble aller pas mal car il arrive à suivre sans problème et même si je ne cherche pas à aller vite, on courre tout de même à bonne allure.

Ravitaillement de Montferrier 15ème km : 1h30 de course. Je passe au checkpoint, bois un verre de coca, dis un petit mot aux bénévoles et je repars sur le chemin, une pause vidange rapide.

Je me dis que je suis sur mes prévisions, je tiens le 10km/h qui doit m'amener en un peu plus de 4h à l'arrivée. Je reste néanmoins surpris car je pensais être mieux placé sur ces temps de passage. J'ai pointé en 22ème position et même si les écarts ne me semblent pas immenses ; je trouve que c'est parti vite quand même.

Je n'ai qu'une obsession, celle de durer et d'économiser mes forces jusqu'à Roquefort, le checkpoint du 30ème km. Je me dis qu'il faut gérer le carburant et bien s'alimenter. J'essaie donc d'alterner salé/sucré, solide/liquide. On repart sur une bosse sèche à la sortie du village. Ça va pas trop mal, je marche dans les parties raides et trottine dès que possible. On bascule bientôt sur une longue descente boueuse qui va nous amener à silence.

Et là, c'est patinoire, je ne tiens pas debout, c'est très, très gras. Je n'ose même pas imaginer comment ça devait être les années passées. Mes chaussures n'adhèrent pas, je ne garde pas une trajectoire et je traîne 2kg sous chaque godasse. Je perds quelques places sur des descendeurs plus téméraires que moi où qui coupent tout droit dans la forêt.

Je passe sur la passerelle sous le pont et on attaque depuis Silence la partie sur route qui va nous ramener vers Roquefixade. Cette partie est un peu longue, ça monte régulièrement, les appuis sont bons sur la route et j'essaie de trottiner à allure régulière. Je me rends compte que si je ne vais pas très vite, personne ne me double et le jeune coureur qui m'a doublé dans la descente est juste devant moi.

Je reprends quelques places sur cette portion et bientôt je prends le chemin qui va déboucher dans le village de Roquefixade. Cette arrivée le long de la barre rocheuse est magnifique. Je traverse le village, là aussi, il y a beaucoup de monde et d'encouragements.2h30 de course, je suis dans les temps. J'arrive à la croix et je monte en courant jusqu'au départ du sentier du château. Je marche à travers la pelouse et dans les buis pour atteindre la crête. Le passage sous le château est magnifique. On me pointe 23ème, finalement je n'ai pas bougé en place.

Je me dis que le plus gros du dénivelé est fait, il reste à descendre jusqu'à Roquefort et ensuite il restera trois bosses plus courtes dont le fameux mur de Raissac.

Le passage sur la crête est superbe mais il faut rester vigilant car c'est très caillouteux, On débouche sur un bon sentier où j'en profite pour manger une barre solide et je descends tranquillement. Je ne vois personne derrière et personne devant. Dans le bas de la descente à travers la forêt, j'arrive sur une intersection où j'ai un doute, le chemin semble continuer à descendre tout droit mais un sentier rubalisé part sur la droite vers une ferme. Je m'engage tout droit, ne vois pas de rubalise, je fais demi tour et prends donc le chemin à droite qui descend.

J'arrive à la ferme et je me rends compte de mon erreur, fausse piste, je peste contre moi même et je remonte sur le sentier principal. Je ne vois toujours personne et reprends ma descente, je retrouve la rubalise 500m plus bas. Je me dis que les randonneurs que j'ai croisé tout à l'heure ont peut être débalisé par mégarde. Je continue donc ma descente un peu énervé contre moi même et je me dis que je dois commencer à être fatigué car je manque de lucidité.

J'arrive à Roquefort, ravitaillement du 30ème km, 3h01 de course. Je vois des coureurs que j'avais lâché dans la montée de Montségur repartir du ravitaillement quand j'arrive. Je me dis que ma bourde ma coûté des places. Je pointe à la 29ème place avec un grand coureur à la queue de cheval : Jean Sébastien Lacombe qui prend son temps pour se ravitailler. J'ai perdu 7 ou 8 places sur mon erreur.

Je prends le temps d'avaler une soupe et décide de repartir avec Jean Sébastien. Les bénévoles toujours aussi sympas nous encouragent, on les remercie et on leur dit que c'est à eux qu'il faut du courage car ils en ont pour plus longtemps que nous.

Nous repartons sur une longue piste roulante. Je dis à Jean Sébastien que nous n'avons plus que 10kms à faire, il me réponds que c'est plutôt 12 et qu'il y a encore quelques bosses à passer.

Deux coureurs rentrent de l'arrière et nous déposent. Je me rends compte que ma stratégie a du plomb dans l'aile et que si jusqu'à présent je suis sur mes prévisions, ça va être difficile de finir vite. Je ne sais pas si je me suis trop arrêté ou si je commence à être un peu en hypoglycémie mais j'ai les jambes très lourdes et je n'avance plus. Sur cette partie roulante, j'en viens à espérer les côtes pour marcher et me reposer.

La première bosse est courte et passe bien, Jean Sébastien s'accroche derrière moi mais il a du mal. On passe un joli passage sauvage le long d'un ruisseau. On traverse le pont et on attaque la deuxième côte. Je regarde mon profil de course. La bosse est plus longue que je le pensais, je commence à être cuit. En marchant j'ai lâché Jean Sébastien mais il n'est pas très loin. Je m'en viens à douter, serais t'on déjà dans le mur de Raissac car je ne m'attendais pas à un telle montée. Sur un chemin je vois un couple de petits vieux et leur demande si on est à Raissac.

La mamie me réponds : " Oh non! Raissac c'est dans un quart d'heure et il faut garder des forces là bas ça grimpe !" Gros coup au moral. " Et là, ça descends peut être!" réponds-je dans un sourire.

Effectivement on arrive à la falaise d'escalade de Péreille (seulement). Je regarde mon chrono et je me rends compte que je n'avance plus et que mes prévisions ont explosé en même temps que mes dernières forces.

Je traverse Péreille et j'entends un bruit derrière moi. Je me retourne et je vois un concurrent qui me double. Je l'encourage et il me réponds par un pouce levé. Son allure est incroyable. Je comprends tout à coup que ce n'est pas un concurrent du 40km mais le leader du 73km qui est en train de me déposer.

A la sortie de Péreille, il y a un mur rocheux qu'il passe en courant alors que j'en suis presque à mettre les mains. Je n'en crois pas mes yeux : Iker Karrera Aramburu viens de m'enrhumer et il a 65 kms dans les pattes. Je regarde mon chrono et je ne peux m'empêcher d'estimer son temps à l'arrivée. Incroyable, il va pulvériser le record de l'épreuve c'est certain. Je me souviens de l'arrivée de Thomas Lorblanchet l'an passé, le premier a passé sous les 7 heures, c'était déjà du lourd mais là d'après mes calculs il devrait rentrer en moins de 6h30 ! (Il terminera en 6h25 avec plus de 40' d'avance sur Thomas Saint Girons).

Je reprends un petit coup au moral même si je me rends compte du niveau de ces coureurs de skyrunning basques espagnols, si méconnus chez nous. C'est impressionnant, je serais curieux de savoir ce que vaut ce coureur sur piste ou sur route...

Je suis enfin en haut de Péreille et je descends vers Raissac que je rejoins en traversant un champ. Je pointe en 4h00 à Raissac. Je suis cuit, il ma fallu une heure pour venir de Roquefort, je n'avance plus mais bizarrement je perds peu de places. J'ai le sentiment d'avoir explosé mais peu de monde me passe.

Je suis en bas du mur, ce fameux mur, beaucoup m'en ont parlé. Ca a été le calvaire de Lilian il y a deux ans et je sais que ça va être le mien. Je suis en bas et je ne sais même pas comment je vais pouvoir monter la haut. Les pensées se bousculent dans ma tête. Je me souviens d'avoir lu les reconnaissances et les compte rendus. Je sais que le mur est raide mais qu'après la partie sur les crêtes est longue et qu'il faut en avoir encore en haut pour courir. Mais là, moi, j'ai plus rien.

Je bois un verre de coca, avale une tranche de saucisson et je pars à l'assaut. Je n'ai plus qu'un objectif, aller à l'arrivée et faire un câlin à mon fils. C'est la seule chose qui me fait avancer. Je commence à avoir encore des problèmes gastriques (encore cette barrière des 4 heures de course). Je me fous de la place, je veux juste finir. Un pas jusqu'à l'arrivée, encore un, encore....

Je monte le mur en marchant, je ne sais pas si je pourrais courir d'ici l'arrivée. Dès le départ un vétéran me double avec son fils qui l'attendait, je l'entends dire qu'il est content de lui, qu'il va mettre environ 4h40. Re coup au moral, c'est un habitué, il connaît le terrain et s'il estime 40 minutes pour rallier l'arrivée et qu' il est mieux que moi ; je ne serais pas rentré sous les 4h30 que je m'étais fixé en objectif bas.

Je suis obligé de m'arreter deux fois dans la montée, je n'ai plus de force et je sens les crampes qui ne sont pas loin. Les psoas sont chargés, les adducteurs aussi et les mollets pas terribles. Je gère, encore deux coureurs me passent. Je ne vois pas la crête, c 'est dur , la tête lâche un peu, j'essaie de me remobiliser, de me dire qu'il y a 400 coureurs derrière moi qui sont dans le dur aussi.

Je débouche sur la crête à travers cette végétation, je ne vois pas Lavelanet. Ce passage est magnifique mais c'est effectivement très long. Il y a beaucoup de grosses pierres au sol et il faut être attentif. Je ne veux pas me mettre en l'air aussi près du but. Encore un coureur me passe sur la crête.

Je gère les crampes en alternant 20m marchés, 20m courus. Je ne vois pas la croix arrivée, je sais que quand je serais à celle-ci il suffira de descendre jusqu'à la place pour la délivrance. Mais où elle est cette croix, je n'en peux plus, le chrono tourne, je n'avance pas et le sentier continue à sillonner les crêtes. Toujours pas de croix. Je sens un coureur revenir sur moi, c'est Jean Sébastien Lacombe qui est aussi mal que moi mais qui revient encore sur mes talons. On est maintenant sur un petit single technique, je vois des secouristes, je me dis que s'ils sont montés là, c'est que le village n'est plus très loin.

Jean Sébastien me met la pression derrière, je sens qu'il fait le forcing pour rentrer. Ca me fait du bien je me retrouve à avoir un sursaut d'orgueil et à essayer de garder ma place. Il est maintenant derrière moi, je me retrouve à enchainer cette descente technique et à retrouver du rythme. Je me rends compte que quand j'accélère un peu (tout est relatif), il a du mal à suivre.

Soudain, je vois la croix sortir de la forêt, c'est un soulagement. Je suis en train de relâcher Jean Sébastien pour la énième fois de la journée. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de finir avec lui mais je pense qu'on était tous les deux dans le même état d'esprit et qu'on s'est tapé une bonne bourre en ayant tous les deux des passages très difficiles à différents moments. On a envie d'aller au bout de nous même. Donc ce sera la bagarre jusqu'à l'arrivée, il ne lâche rien derrière et je sais que je n'ai pas droit à l'erreur, il ne faut pas tomber et il ne faut pas cramper.

J'arrive à la dernière descente, le tobogan où cette année les organisateurs ont mis une corde mais c'est bien moins glissant que d'habitude, je la descends facilement, les jambes sont un peu revenues dans cette partie finale, je fais le tour de la place, fais attention à la montée de l'escalier. Je vois mon fils devant la ligne et je vais passer celle-ci, exténué. 4h46', 32ème.

J'attends mon suivant Jean Sébastien, qui me dit qu'il a fait une succession d'hypoglycémies et a vécu une course très difficile. On se remercie mutuellement d'avoir fait un bout de chemin ensemble.

Je vais rejoindre ma famille, je suis assez déçu et frustré. Les sentiments sont mitigés. Je suis fier d'avoir fini quelque chose d'aussi dur mais je pensais être beaucoup mieux placé et jamais je n'aurais imaginé mettre autant de temps.

Encore une bonne leçon d'humilité que cette course où décidément rien n'est acquis et il faut faire fi de son passé et de ses références. Un trail de 40 bornes en montagne n'est pas un 10km sur route ou une course nature de 2 heures et certains coureurs à qui j'ai mis plusieurs minutes sur des épreuves plus courtes étaient déjà douchés quand j'ai franchi la ligne.

Oui une bonne leçon d'humilité. Le chemin est encore long. Il reste tant de chose à améliorer tant au niveau de l'entraînement que de l'alimentation où je n'ai pas encore trouvé la solution.

Mais chaque course est une aventure et l'avenir me dira si je suis fait pour ce genre d'épreuves ou s'il faut rester sur des choses que je maîtrise. Il me faut analyser la part de plaisir et de souffrance qui incombe à ces courses.

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Nouvelle_image Remerciements photo Michel Arnaud.

 

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Commentaires
N
Bravo Laurent. Nous sommes fiers de toi et de tout ce que tu fais pour faire partager ta passion. Sans toi, nous n'aurions peut-être pas connu Lavelanet, Montségur, Roquefixade et j'en passe. La course en montagne c'est dur. J'en fais l'expérience mais sans toi je n'aurais pas connu ce plaisir. Pour le ravitaillement et autres problèmes en course tu les résoudras. Bisous de nous deux.
A
Bravo mon petit Lolo. Je trouve que tu fais une belle place et que tu ne dois pas être déçu car tu es allé au bout de l'épreuve. Pense un peu à ceux qui sont derrière toi, il y en a un bon paquet non??? Les années passant, tu seras de mieux en mieux sur ce type d'épreuve. L'avenir t'appartiens à commencer par la Kilian's Klassik que je me ferais un plaisir de faire à tes côtés. Eh oui, encore un Lacombe à supporter, mais celui-là c'est ton pote. Bises et encore bravo.
L
Merci Michel,<br /> Un grand bravo à toute ton équipe pour cette organisation. J'ai trouvé des gens charmants sur les ravitaillements, très disponibles et attentionnés.<br /> Même si ce fut difficile sportivement pour moi, on a passé un très bon week-end de Pâques avec la victoire mon beau père en V3 sur le 20km et un très bon repas lundi dans l'excellent restaurant que nous avait conseillé Hervé à Nalzen.<br /> Ne changez rien, gardez votre authenticité, pour moi c'est parfait, vous pouvez être fier de votre épreuve.
M
Salut Laurent,<br /> Très beau récit d'une course qui fut dure, mais c'est aussi ce que l'on cherche, ce parfum d'aventure, de dépassement de soi.<br /> Le mur de Raissac n'est pas une légende !<br /> Bravo à toi pour ce beau résultat.
enviedetrail
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