Montée du Pibeste

Superbe levé du soleil sur la vallée en ce matin de début janvier. La lumière est magnifique. La température est déjà douce pour la saison. J'ai rendez-vous avec Philippe au village d'Ouzous, pour lui faire découvrir le massif du Pibeste.

L'occasion était trop belle de partager une sortie ensemble, lui, séjournant quelques jours au Somport et moi encore présent pour une dernière journée sur Pierrefitte.

J'arrive quelques minutes avant lui et profite du rayon de soleil qui illumine les crêtes. Le parking est désert mais je me doute que ce ne sera pas le cas à notre retour. La journée est trop belle pour qu'on soit seul sur ce coin montagne.

Philippe arrive et je lui présente l'itinéraire sur la carte. Nous allons reprendre le chemin emprunté avec Arno il y a deux ans. La météo étant nettement meilleure, je suis sur que la vue sur la chaîne des Pyrénées et la plaine des Landes sera superbe.

Il a l'air ravi devant le panorama qui se présente au dessus de nous et je suis très heureux de partager cette matinée avec lui.

Nous descendons en direction d'Ost par un chemin permettant d'éviter de prendre la route. Cela permet de nous échauffer en ralliant les anciennes carrières, car je sais que dès que nous prendrons le sentier de découverte, ce sera de l'ascension quasi continue jusqu'au sommet. 1000m de dénivelé positif à prendre d'une traite sur un sol varié.

On attaque le sentier au milieu des buis et des murets de pierre sèches.

Nous prenons la direction des granges de Lascary. J'en profite pour faire un maximum de photos. Je me sens bien physiquement et loin d'être fatigué par la semaine d'entraînement et de ski, je me sens en parfaite harmonie avec la montagne. J'ai l'impression d'être dans mon élément et tout coule de source, les trajectoires, les appuis, le rythme de course, l'enchaînement des passages marchés. Je me régale. Déjà 10 jours que je suis là et je me sens bien acclimaté. Philippe qui vient d'arriver a un peu plus de mal dans la montée. Je l'encourage à profiter du paysage, on n'est pas là pour battre un record d'ascension mais il ne faut rien manquer de la lumière, des paysages,des bruits et des odeurs de cette montagne magnifique.

Cette montagne qui nous offre un magnifique cadeau. A peine sortons nous sur les alpages, venant de croiser un groupe de chasseurs, nous nous arrêtons pour regarder une fois encore la vallée au dessus de nous, que Philippe entend un bruit au dessus de nous.

Un troupeau d'isards avec quelques adultes et une ribambelle de petits qui se préparent à passer leur premier hiver en montagne. Merveilleux.

J'ai à peine le temps de sortir l'appareil pour essayer de filmer avec le soleil qui me gène un peu. (Je m'excuse à l'avance de la qualité de la vidéo, mais ça aller vite).

Isards sur le Pibeste

Un pur moment de beauté animale et on reste bouche bée devant déjà la dextérité de ces jeunes bêtes. Ils s'éloignent sur la crête à quelques mètres de nous.

On les laisse à leur tranquillité et nous poursuivons l'ascension finale. Un dernier raidillon à travers la forêt, je choisis de passer tout droit et de faire grimper Philippe par une petite brèche sur la roche pour une petite session escalade, histoire de rester dans l'esprit Caminotayres.

Nous arrivons à l'ancienne gare, la vue est superbe, on profite du panorama, la vue sur la chaîne des Pyrénées s'étend au loin sur notre droite, sur notre gauche, on devine la chaîne qui se perd dans l'océan, devant nous c'est l'océan de verdure de la forêt landaise qui s'étend après Tarbes et Aire sur l'Adour. Derrière nous, les sommets enneigés sont majestueux et les vallées s'ouvrent. Le Val d'Azun, le cirque du Lys, le massif du Vignemale, Gavarnie, le col du Tourmalet, Hautacam qu'on a l'impression de pouvoir toucher du bout du doigt.

Un gypaète vient tourner devant nous, en nous regardant du coin de l'oeil. Majestueux!

Je lis dans le regard à Philippe qu'il apprécie le moment. Je l'invite à attaquer la descente en lui montrant le sentier qu'on va suivre pour basculer sur l'autre versant.

Cette descente est superbe, un vrai régal, on a un peu de neige et de glace sur le départ mais dès que nous arrivons en balcon, les grands lacets techniques s'enchaînent.

On peu lâcher les chevaux et Philippe se fait plaisir. On croise pas mal de randonneurs qui montent et qui s'écartent pour nous laisser descendre à tombeaux ouverts.

Très vite nous arrivons sur le village d'Ouzous, c'est vraiment trop court. Je suis rassuré sur l'état de ma cheville. Deux ou trois jours que je la teste un peu en descente et ça à l'air de tenir la route. Je commençe à retrouver des sensations.

Philippe s'est régalé, visiblement, et je suis heureux de lui avoir fait découvrir ce coin.

Comme le dit la devise des Caminotayres : "Plus on partage, plus on possède...."

Comments

[enviedetrail]

Merci Michel pour la précision c'est bien possible en effet, je sais qu'il y a une politique de réintégration dans ce secteur mais je n'en avais encore jamais croisé sur le massif du Pibeste.

[Philippe]

Elle ne paraissait pourtant pas bien haute cette montagne vue d’en bas …

… mais le sentier qui s’est élevé, raide, en lacets serrés m’a rapidement montré que je n’étais plus sur les petites collines de Langoiran. Y’a pas à dire, la montagne ça ne suffit pas de l’avoir dans la tête, il vaut mieux aussi l’avoir dans les jambes.

Au bout du compte, j’ai marché l'essentiel de l’ascension en essayant de maintenir le rythme tandis que Laurent gambadait devant tel un isard pyrénéen, chapeau bas montagnard :)



Merci à toi Laurent pour cette belle sortie dans ces paysages magnifiques.



Philippe