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enviedetrail
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enviedetrail
9 décembre 2010

Compte rendu GRP 2010

Oui, je sais, ça fait déjà plus de trois mois que le GRP a eu lieu mais c'est à peu près le temps qu'il m'a fallu pour analyser toutes les données de cette expérience.

Un petit retour en arrière d'abord sur les pourquoi de cette inscription au GRP. Tout d'abord ce fut une question d'opportunité avec pour la première fois un emploi du temps estival qui me permettait d'envisager de libérer un peu de temps pour "passer des bornes" en juillet et août. Des horaires de travail décalés, me permettant éventuellement de doubler, mon petit garçon en vacances chez les grands parents, bref un emploi du temps qui me permet de m'entraîner différemment sans trop sacrifier sur la vie de famille.

Ensuite c'est surtout l'envie de faire quelque chose de différent, de non aîtrise, de redevenir néophyte, de réapprendre "le métier" avec beaucoup d'humilité.

Enfin c'est l'opportunité d'embarquer un vieil ami dans cette aventure pour me faire l'assistance et lui refaire vivre une course de l'intérieur.

La préparation physique pour ce GRP 80km des mois de juillet et août s'est relativement bien passée, pas de soucis physique et même si je me rends compte maintenant qu'elle peut être améliorer avec notamment un peu plus de rando-courserando-course, et sur des durées un peu plus longues ; et qu'il est toujours aussi difficile pour des habitants des plaines de simuler l'enchaînement montée descente sur des durées aussi longues.

Mais je pense que physiquement, en terme de condition physique, c'était pas mal et d'ailleurs je n'est pas eu de gros problème musculaire sur cette aventure. Je publierai bientôt les grandes lignes de cette préparation d'ailleurs.

J'arrive donc la semaine précédent la course à Vielle Aure pour une semaine de vacances en famille, au programme un peu de balade et de rando pour reconnaître une partie du parcours et profiter des paysages, quelques footings en altitude, une petite journée aux thermes et la préparation du sac.

Le vendredi après midi, je vais récupérer Arno à la gare de Tarbes et le soir on fait un dernier briefing sur le déroulement de la journée. Arno a bien préparer son affaire, il a toutes les topos du parcours, les temps de trajet pour me rejoindre à chaque bases de vie. Il sera au départ, au premier ravitaillement au restaurant Merlans, ensuite à Artigues, au col de sencours, à TournaboupTournaboup, encore à Merlans et enfin à l'arrivée. Je lui laisse les poches correspondantes à chaque ravitaillement dans le coffre de la voiture et on fait une dernière estimation des temps de passage. Je dois avouer que les derniers jours, je commençais à appréhender et le fait de le voir arriver si motivé et impliqué m'a rassuré et fait le plus grand bien.

On passe donc ensemble retirer le dossard et faire vérifier le matériel obligatoire, prendre un petit café au bar.

On prend un dernier repas, on consulte une dernière fois, une énième vérification du sac et direction dodo pour essayer de dormir. Douce illusion, bien sûr je ne dors pas de la nuit comme un  cadet avant son premier championnats de France, je refais et refais la course dans la tête envisageant tous les scénaris possibles. Et je crois que c'est cette nuit là que je fais ma première erreur. Alors que je m'étais vraiment lancé dans cette aventure dans l'optique de découvrir autre chose et de finir la course sans autres ambitions ; je commence à me dire que l'investissement de tout mon entourage mérite mieux et je commence à chercher à optimiser. Bref je me lève le matin à 3h00, remonté comme une pendule, avec l'envie dans découdre, j'allège le sac en ne prenant finalement que de la boisson énergétique, je me dis que puisque Arno est à presque tous les ravitos, j'alternerais à ces moments.

On se rend au départ, un mini échauffement, une petite séance photo, je retrouve Vincent un des athlètes que j'entraîne au départ et on patiente ensemble. Arno me quitte pour aller à Vignec prendre une photo du départ et monter au col de Portet. On ne se parle pas, on se connaît trop, il est presque plus excité que moi et je sais qu'il en en gros sur la patate car au fond de lui il aimerait entre à ma place. Je me rends compte de la chance que j'ai d'être là en bonne santé et de pouvoir me lancer sur ce défi "un peu débile" de l'extérieur 80km en montagne, 5000m de dénivelé positif, la montée au pic du midi de Bigorre à la mi-course...

5h00 du matin, le départ est donné, et on s'élance sur la petite route qui mène à Vignec, le ballet des frontales, le bruit des cloches de vaches est magique. Je suis surpris par la rapidité du rythme de départ, je pensais qu'on aller s'élancer au petit trôt mais on coure déjà presque à 15km/h. Je connais le départ et je sais que dès qu'on va sortir de Vignec la montée est sévère et que ça va calmer tout le monde. Je vois Vincent de l'autre côté de la route, je dois bien avoir 50 coureurs devant moi. On arrive à Vignec, je mets ma frontale en mode clignotant (le code avec Arno pour qu'il puisse me repérer dans le peloton) et je me replace avant le début de la montée. On attaque la montée par la petite route et le chemin, je connais cette partie je l'ai courue de jour. Je sais que la pente est régulière jusqu'aux crêtes qui mènent à Espiaube. Je prends un groupe de 3 coureurs et je monte tranquillement en contrôlant mon cardio. Les gars montent bien on reprends pas mal de place mais on voit des frontales un peu partout dans les bois. Bizarre,serait-ce des spectateurs ou des coureurs prenant les chemins annexes de descente en VTT que j'avais vu de jour. Ça nous laisse un peu perplexe, je ne suis pas sur qu'ils aillent plus vite en coupant les lacets mais bon j'ai jamais couper à une course, c'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Ça discute un peu dans mon groupe, les coureurs se présentent, parlent de leurs derniers trails ou ultra, je fais un peu le sauvage, ne parle pas trop, déjà j'ai pas d'expérience à partager la dessus et ensuite j'ai envie de vivre ça dans ma bulle et de profiter du silence d'une nuit en pleine montagne. On est en plein brouillard, dans les nuages, la visibilité est nulle, il ne fait pas froid mais sacrément humide. On arrive déjà à Espiaube, je suis seul mais il ya un ballet de frontale devant moi mes compagnons de début de montée sont pas très loin derrière. On traverse la station et c'est le début du mur qui monte au col de Portet, un vrai goulet, tout droit sur la piste de ski. Je sors les bâtons et attaque la marche, j'ai couru jusqu'à présent, on est passé en 1h/1h05 à Espiaube, c'est un peu plus vite que ce que je m'étais imaginer mais rien d'affolant. Je sais que la marche sur ces parties raides est mon point faible mais je pense que les sorties en rando avec arno dans les Pyrénées m'ont fait du bien et que j'ai progressé. Je reprends un peu de monde en début de monter et personne me double. Je m'arrête au niveau du tunnel pour mettre le coupe vent car il fait maintenant très humide et je finis la montée. Je suis en haut du col de Portet en 1h42, c'est toujours plus vite que ce que j'avais prévu, il y a des spectateurs, je vois ma voiture garée, je sais que Arno doit m'attendre à Merlans. Je fais la descente roulante jusqu'à merlans avec un autre coureur à une bonne allure.

Je retrouve Arno, il a préparé ma poche à eau, je change juste et prends quelques gels en compléments. Il me demande si ça va, je lui réponds que tout va bien pour le moment. Il me demande si je veux savoir ma place, je lui dit que je pense être dans les trente premiers. Je vois à sa tête que quelque chose cloche. Il me réponds : " non, vous êtes 7 et 8ème". J'ai du mal à comprendre, je n'ai pas eu l'impression de doubler tant que ça, ni d'être monter très vite. Il est vrai que je suis en avance sur mes prévisions mais je sais que c'est encore long.

On décide donc de ne pas s'affoler et de faire le point à Artigues. Je connais la partie qui nous mène jusqu'au col du Bastanet et je sais que c'est courable quasiment tout le temps. Je repars donc avec le coureur qui est arrivé avec moi au ravito, il s'agit de Gaël Philippe (il finira 7ème, sa place à Merlans...). On attaque le sentier en balcon au dessus du lac de l'Oule, le jour se lève, c'est magnifique. On est 3/4 coureurs à quelques mètres les uns des autres. On coure à un bon rythme, 2h30 de course et j'ai passé le refuge ASPTT de Bastan, incroyable, on a mis 2h00 en rando dans la semaine pour venir avec la famille  depuis Portet; j'ai mis moins de 45', il est vrai que le sentier de la course reste un peu plus haut. Après Bastan, on attaque la pierre et la montée plus raide vers le col du bastanet, des cailloux, des cailloux, des cailloux, je ressort les bâtons et on reprend la marche, je me rends compte que finalement je suis pas si mal que ça dans cet exercice, on se passe et se repasse dans cette montée pour arriver à 3 ensemble en haut. On attaque la descente vers le refuge de Campana, cette partie est magnifique, sauvage, des pierres et des lacs. On croise un photographe qui nous attend, chapeau d'être monter là pour faire un cliché, faut en vouloir.

On arrive au refuge de Campana, 3h05 de course, toujours dans les 10 premiers, je me rends compte que j'ai changé d'état d'esprit depuis le départ, je suis dans la course, je me bagarre pour garder ma place et j'ai l'impression de négliger un peu mon alimentation et mon hydratation. Je n'ai que de la boisson énergétique et j'ai envie d'eau, je profite de la fontaine du refuge pour boire un peu d'eau fraîche. Je me lance dans la descente vers Artigues, mes compagnons descendent à un très bon train, je peux suivre mais je trouve que ça va vite et qu'on prend des risques, j'ai peur de choper des crampes si je sollicite trop dès la première grosse descente, je décide de laisser filer un peu pour faire mon rythme, donc après le barrage je laisse un peu d'écart et en profite pour prendre un gel.

Les pierriers se calment un peu on arrive sur les pâturages et j'essaie de relancer un petit peu, je suis seul, personne devant, personne derrière, j'ai l'impression de m'endormir un peu. Je trouve la fin de la descente très longue. Enfin je vois les premières maisons. J'aperçois Nico DarmalliacqDarmalliacq sur son VTT, il doit attendre ses potes pour quelques photos. Je traverse le hameau et vois Arno qui coure à mes côtés jusqu'au pointage.

Artigues 11ème, 4h10 de course. Je sens que l'excitation est montée chez Arno, il n'a pas du mettre longtemps pour traverser la massif. J'ai l'impression que ça va toujours, on fait un point avec Arno, je fais l'erreur de ne pas prendre la soupe que me tends un bénévole, je vais la payer cash plus tard.

Je me pose sur un banc pour sortir un petit caillou de ma chaussure et là légère crampe. petite alerte sans gravité, ça passe aussitôt, on rigole un bon coup. Je n'ai pas consommé grand chose de ce qu'Arno m'a donné à Portet. Arno me dit de ne pas repartir seul, un bon groupe vient d'arriver au ravitaillement. Je me rends compte que si les 10 premiers étaient étalés ensuite ça se suit de près derrière.

Je repars avec un Ariégeois que je reconnais au buff des Citadelles. On échange un petit peu sur cette course, qui est une de mes préférées, je lui dit que j'ai échangé ces derniers temps avec Michel Arnaud, l'organisateur pour un de mes stages que j'ai fait en Ariège. Ils se connaissent, on discute donc ce qui fait passer un peu le temps sur cette montée du Pic du midi car la piste de départ n'est pas très intéressante, une piste carrossable sur une longue montée progréssive, bref tout ce que je n'aime pas, on ne sait jamais si on doit marcher ou essayer de courir. Mon compagnon marche plus vite que moi avec les bâtons, il me lâche quand on arrive dans les pâturages.

Je crois que c'est à ce moment que commence mes ennuis, je commence à saturer en sucré, j'ai du mal à supporter la boisson énergétique, les gels ne passent plus, les autres aliments ont du mal. Je subit, la montée est interminable pas particulièrement dure mais on n'en voit pas la fin. Quand enfin on aperçoit le pic du midi, grandiose, majestueux, on se rend compte du chemin qu'il reste à parcourir et on se demande par où on va pouvoir y monter. Je commence à perdre des places, le doute s'installe, je ne me sens pas bien, j'ai l'impression de faire un succéssion d'hyper et d'hypoglycémie. Je n'arrive pas à passer au salé et même le liquide a du mal à passer. A ce moment dans la tête, tout va très vite, le château de carte s'écroule doucement. Les nausées s'installent en même temps que le doute, 6h00 de course, on n'est pas en haut du pic du midi qui est au 40ème!!! Les organisateurs avaient tablé sur 10 heures pour les premiers, dans ma tête je m'étais dit que finir à une heure était faisable. 11 heures de course et j'arrive à peine à Sencours. Désillusion, j'ai perdu pas mald e place sur la fin de la montée, je suis aux alentours de la vingtième place.

Je fais le point avec Arno, il voit que j'ai la tête des mauvais jours, je me demande déjà comment je vais faire pour terminer cette course, ça fait déjà 2 heures que je ne m'alimente plus et je n'arrive plus à boire.

Je prends le temps au ravitaillement, essaie de manger mais ça passe pas, saucisson, fromage, rien n'y fait. Je me change et je dis à Arno que de toute façon, je ne suis jamais monté au Pic du Midi et que je ne vais pas rester dessous. Mon beau frère m'attend en haut. Je verrais bien dans la descente si ça va mieux. J'ai des maux de ventre terribles, j'ai envie de vomir mais je n'ai pas grand chose à rendre.

Je monte en marchant sur cette large piste. Je vois Vincent qui revient sur moi dans les lacets. En quelques minutes il est avec moi, il va bien, il remonte dans le ement. On échange quelques mots et je lui dit de continuer sur sa lancée. Je me rends compte avec la facilité avec laquelle il me lâche que je n'avance plus. J'ai croisé les premiers dans le début de la montée et je me rends compte du temps que j'ai perdu dans cette fin d'ascension et voyant mes compagnons de début de course. Les écarts se sont un peu faits mais la place sont les mêmes. Mon moral en reprend un coup. J'arrive péniblement en haut du pic du midi, je pointe 35ème je crois. Je discute un peu avec Laurent et Irène, prend une photo, je regarde la mer de nuage et aperçois la brèche de Roland au loin. Je redescends dans l'optique de me relancer un peu.

Dès qu'on revient sur la piste roulante j'essaie de recourir mais l'estomac me fait souffrir, je suis plié en deux. J'avance pas c'est un calvaire.

Je vois Arno en bas sous les lacets, j'arrive à sencours, j'avale péniblement un bout de saucisson que je vomirais 10 minutes plus tard. Arno me motive, me gueule dessus mais le ressort est cassé. J'ai envie de m'arrêter là, de rentrer à la voiture avec lui, d'oublier, de m'allonger. Je n'ai plus le recul pour me rendre compte que finalement je n'ai mal nulle part à part cet estomac, je n'ai juste plus de forces. Mais je n'ai pas eu une crampe, pas un échauffement, pas de contractures, rien...

Je pense à Estelle et Loïs qui m'attende à TournaboupTournaboup, l'envie d'aller faire un câlin à mon fiston me fait tenir et repartir de Sencours. Il y a 7km de descente, je me dis que c'est rien par rapport à ce que j'ai déjà fait. Arno m'accompagne en courant jusqu'à la bifurcation, puis fonce récupérer la voiture au Tourmalet. Il ne se rend pas compte que je n'arrive pas à le suivre. La descente est magnifique, comme je les aime, un single au milieu des pâturages mais je ne l'apprécie pas, je m'arrête et m'arrête sans cesse pour soulager mon estomac, je continue à voir le flot des concurrents passer. C'est interminable, je pense qu'après TournaboupTournaboup on attaque le Néouville sauve par la montée du col de Barèges et que pendant 20km il n'y aura rien, un seul point d'eau, pas de route, pas de possibilité de faire demi-tour, pas de porte de sortie, le désert, le néant...

Cette pensée est celle de trop pour moi, le règlement me revient en mémoire, pas d'évacuation de confort, on ne plaisante pas avec la montagne, seuls les hélicos accèdent à cette partie, je suis un père de famille, responsable, la décision est prise je n'irais pas plus loin que TournaboupTournaboup. Je n'emmerde personne, je prends la voiture et je rentre. J'arrêtai là mon rêve égoïste, je ne rends même plus compte que ça fait des mois que j'ai embarqué tout mon entourage dans ce rêve égoïste...

Enfin j'aperçois le parking, je traverse la route, Arno est là, encore, toujours, il coure à mes côtés, j'aperçois Estelle et Loïs, je les embrasse, mon petit bout en a marre, ça doit faire un moment qu'il attend papa sur ce parking. Forcément Arno a même trouvé le temps de repasser à l'appartement prendre un café avant de me rejoindre à Artigues pour donner des nouvelles de ma course. Estelle a donc foncé pour me voir passer sur la tête de course. Elle est bien loin cette tête de course.

TournaboupTournaboup 51.3km 8h30 de course. Fin de l'aventure. Je sens de suite qu'Arno a briefé Estelle pour me remotiver, ils me secouent un peu, me rentre dedans mais rien n'y fait, un gascon c'est tétu et j'ai pris ma décision, bonne ou mauvaise, elle est la mienne. Je vois les frères Jalabert passés. Cette course n'est plus la mienne. J'ai changé de course, je n'étais plus là pour finir coûte que coûte mais pour être devant , faire une place, pas pour gagner mais être devant. Excès d'orgueil, de prétention, peut être, sûrement... Manque de respect pour tous les finisseurs qui vont se dépouiller pour rallier Vielle Aure peut être, sûrement ...Je me suis laissé grisé par les sensations. Je me rends compte surtout que même après plus de vingt ans de course à pied, on apprend encore et toujours. Si j'ai bien gérer ma préparation physique, je me suis planté lamentablement sur ma préparation alimentaire et la gestion de l'hydratation. Je savais que mon système digestif était mon point faible, il m'a fallu 10 ans pour régler le problème sur les distances courtes, il m'en faudra peut être autant pour trouver les solutions sur le long.

Dans tous les cas, même s'il y a toujours un peu de déception à ne pas aller au bout du truc, il n'y a pas d'amertume. C'était une expérience, j'ai beaucoup appris sur moi pour mon expérience et ce que je vais transmettre aux autres.

Cet "échec" sera sans doute moteur et un élément positif sur beaucoup d'autres courses.

Un grand merci à Estelle qui est toujours là tout (me) supporter, à mon petit garçon qui me donne une force incroyable et à Arno qui a mis une telle énergie dans ce projet et avec qui je suis heureux d'avoir pu (re)partager un grand moment de sport. La prochaine fois, on sera côte à côte avec un dossard...

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